Arlette, la perfection au féminin

avril 24, 2007

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Portrait étonnant d’Arlette Chabot dans Le Monde du 25 avril. Titré « Arlette Chabot, une intervieweuse pure et dure » , l’article est louangeur à souhait. Comme c’est malheureusement de plus en plus le cas dans les pages « Magazines » du Monde.

Personnellement, je n’ai encore jamais vu l’intervieweuse pure et dure dont on fait l’éloge sans nuances dans cet article qui sent le copinage à plein nez -ou l’article de commande quand on se rappelle qu’Eric Le Boucher (journaliste au service économique du Monde) est un intervenant régulier de l’émission-.

Mais sans doute qu’on ne regarde pas avec le même souci du détail les mêmes émissions de télévision.

Trois heures de soupe servies à Sarkozy dans « A vous de juger ». Pure et dure, en effet…Des contre-vérités assénées par le leader du front national, sans jamais une correction de la part de cette journaliste décrite dotée d’un féroce « esprit critique qui la rend insatisfaite de la plupart des émissions ».

« Elle écarte les dîners en ville » dit l’article comme pour marquer son indépendance rigoureuse. Tout juste apprend-t-on qu’elle fréquente les réunions du « Siècle », l’un des clubs les plus influents de la capitale (effectivement plus la peine de courir les diners).

« La politique est sa grande affaire. Les idées, les enjeux, les acteurs » ajoute la journaliste. Là encore, on aimerait que la journaliste à l’origine du portrait nous livre quelques exemples d’idées politiques qu’Arlette Chabot a mis sur le tapis télévisuel. Sa savoureuse émission « A vous de juger» commençait par des questions dont la légèreté affligeait certains invités (François Hollande par exemple), des photos des candidats enfants etc.

Sa grande mission viserait même « à élever le débat d’idées »…Mais on vous en prie, madame Chabot. Faîtes donc ! La campagne touche à sa fin, et cela fait maintenant plusieurs années que la dame Chabot préside la rédaction de France 2 sans que le service public ne se distingue particulièrement par la hauteur de ses débats.

Le portrait vire au grotesque par certains passages dont on ne sait s’ils relèvent de la farce. Ainsi Arlette Chabot serait « trop respectée. Par son travail, qui bluffe jusqu’à ses détracteurs. Par son exigence tourmentée, qui épuise et exaspère ses troupes. Par son intégrité inaltérable ».

Ben, mon cochon ! Pourquoi s’arrêter à des superlatifs aussi mesurés, un travail qui « bluffe ses détracteurs » (merci, je passe, j’ai jamais été bluffé, navré plutôt…), « une intégrité inaltérable ». Attention, on n’est jamais sûr de rien, jamais à l’abri d’un dérapage, même quand on touche à la perfection journalistique. Une question complaisante à Copé après une journée un peu difficile et c’est toute une réputation qui s’effondre.

Dommage le portrait est presque trop court, trop beau aussi. On aurait bien repris un peu de ce monde merveilleux d’Arlette Chabot. Avant de se replonger dans la triste réalité…

A vous de juger

6 Réponses to “Arlette, la perfection au féminin”

  1. lamaisonvide Says:

    Très bon article j’en redemande 😉
    J’ai l’impression que le mythe du « journaliste politique » est mort. Ne pas faire de vagues, s’attirer les faveurs des politique pour entrer « dans le sérail », telle est devenue la règle.

  2. PCOQ Says:

    Et un article dans le JDD dimanche dernier sur les Elections signé par Jonathan BOUCHET PETERSEN (fils de la directrice de campagne de Ségo), est-ce normal ?

  3. Veig Says:

    @PCOQ
    *Un* article partisan de Ségo dans le JDD contre *des dizaines* pro-Sarko chaque jour dans la presse quotidienne nationale et régionale. Faut voir comment, dans « le Télégramme » par exemple, le rédac’ chef Hubert Coudurier a encensé la performance de Sarko au lendemain du premier tour, tandis que dans le même journal Christine Clerc, « la petite soeur des riches », s’étonnait presque de la qualification de Ségo, tant elle dénigrait sa campagne. Et le Télégramme n’appartient même pas à Lagardère ou à Dassault, c’est dire si les autres torchons ne se sont pas gênés…

  4. brieg Says:

    Le  » Télégramme  » et son blog , parlons-en : ce n’est plus de la  » modération  » , c’est la censure permanente .Il est impossible de répondre aux éditoriaux d’ Hubert COUDURIER qui voit des  » militants  » derrière chaque intervenant.
    Le blog d ‘ » Ouest-France  » est nettement plus réactif avec des empoignades assez vives entre les intervenants.

  5. lea Says:

    Le site Bakchich n’a pas manqué de souligner le caractère au combien sémillant de notre chabot nationale!!! Lisez plutôt: http://www.bakchich.info/article446.html

  6. Tato Berres Says:

    Non, mais attendez! Je vous ai écouté d’abord, maintenant… laissez-moi parler!


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